Prospérité fermière « On refait le monde tous les jours »

Prospérité Fermière - Ingredia est une coopérative peu connue du grand public, « mais en tant que n° 3 mondial des ingrédients et protéines de lait, nous sommes présents sans qu’ils le sachent dans presque tous les Caddies des Français », sourit Sandrine Delory, la directrice générale de cette coopérative du Pas-de-Calais créée en 1949. Aujourd’hui partenaire du WWF France et de Welfarm, l’entreprise a eu l’idée de travailler avec les ONG dès 2015. « Nous traversions une crise laitière profonde qui nous a incités à nous différencier en mettant en place une démarche responsable baptisée Via Lacta », rappelle la directrice. Pour y parvenir, l’entreprise s’appuie alors sur sa politique RSE et, fin 2017, elle met sur le marché le premier lait écoresponsable de France. Un partenariat est alors noué avec le WWF France, notamment concernant la construction d’un cahier des charges. « Comme pour une conversion en bio, il faut toute une période de mise en route et de fonctionnement avant de pouvoir annoncer que nous sommes partenaires », explique Sandrine Delory.

La démarche a été globalement très bien accueillie par les éleveurs. « En pleine crise, cela nous a redonnés de la motivation. Nous avions besoin de 100 élevages volontaires et 200 se sont portés candidats », relate Patrick Meunier, le directeur du projet coopératif. « C’était quand même un projet un peu fou. On nous a même dit : “Vous faites entrer le loup dans la bergerie”. Mais nous voyions les choses différemment, insiste Sandrine Delory. Aujourd’hui, nous sommes très fiers de dire que nous travaillons main dans la main avec les ONG, et nous rajoutons même des étages avec le bien-être animal (Welfarm), les colliers connectés (Lituus), et d’autres partenariats sont en cours. Nous faisons désormais partie d’un réseau et des projets en amènent d’autres. Nous découvrons d’autres filières, d’autres secteurs, cela nous apporte un benchmark très intéressant sur ces sujets-là. C’est passionnant, on refait le monde tous les jours. Les agriculteurs en ont assez de subir le marché. Ces démarches nous permettent au contraire d’aller de l’avant et de ne plus avoir à nous justifier sans cesse. »